Alisson Ressy : "J’aime retranscrire et partager"

Alisson fait partie de ces gens qui ont su trouver ce qui les enthousiasme. Mais elle a également eu le cran de nourrir et développer ses passions afin de les transformer en moyen de gagner sa subsistance. Qui ne rêverait pas d’exercer une profession lui permettant de gagner sa vie tout en faisant quelque chose qui rend heureux ? Mais entre rêve et réalité, il y a beaucoup de travail, en témoigne le parcours d’Alisson. Les vicissitudes de la vie l’ont amenée à devenir créatrice de contenu et photographe. Autodidacte, travailleuse, audacieuse, mais toujours sincère et honnête, tels pourraient être ses mots d’ordre.

Lorsque l’on voit Alisson Ressy, la première chose que l’on remarque ce sont ses yeux clairs, qui telles deux lumières éclairent son visage. C’est avec ces mêmes yeux qu’elle sublime désormais ceux et celles qui font appel à elle et viennent la rencontrer dans le studio photo qu’elle a monté, bien qu’à la base rien ne la prédisposait à suivre cette voie. C’est à Paris qu’elle voit le jour, durant l’hiver 86. Il fait un froid de canard et la France est à l’arrêt suite à une grève de la SNCF au moment où elle montre le bout de son nez, la veille de Noël. Ce n’est cependant pas dans la Ville Lumière qu’elle passe ses jeunes années, mais plutôt dans une commune située à 25 km au nord-ouest : Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Cette ville, dans laquelle elle réside toujours, est son camp de base, mais déjà le monde lui ouvre ses bras puisqu’elle voyage régulièrement en compagnie de ses parents : « Mes parents adoraient voyager et voyageaient beaucoup, ça m’a formé au voyage, je pense », fait-elle remarquer. Après ses études primaire et secondaire entièrement effectuées à Conflans, elle se dirige en 2005 vers l’Université de Cergy-Pontoise avec un Bac Sciences et Techniques Tertiaires en poche pour y suivre une Licence en Langues étrangères appliquées (LEA) pendant deux ans. Mais elle se rend finalement compte qu’elle n’est pas séduite par les débouchés et décide de se réorienter en BTS Communication des Entreprises à Paris qu’elle suit en alternance dans une entreprise de logement social. Elle apprend beaucoup grâce à cette expérience, et les suivantes dans le même milieu. Mais vient un temps où se fait sentir une certaine lassitude : plus de stimulation, pas de perspective d’évolution, la sensation d’être trop utilisée…

Fatiguée, elle prend le temps de réfléchir à la suite à donner à sa vie professionnelle, son travail étant devenu trop redondant, trop administratif et ne faisant plus appel à sa créativité. Elle repense alors à un projet lancé il y a quelque temps qui au départ n’est que récréatif : un blog qu’elle a baptisé Les Oiseaux Voyageurs. Elle y rassemble les aventures de globe-trotteuse qu’elle vit au côté de celui qui partage sa vie et sa passion pour la découverte du monde, Franck, qu’elle rencontre grâce à un ami en commun. « Je me suis dit si je professionnalise ça, peut-être que je peux commencer à gagner ma vie comme ça », c’est de cette constatation qu’elle part lorsqu’elle décide de se renseigner. Elle quitte son boulot et se lance à fond dedans, sans réelle connaissance de l’entrepreneuriat : « Ce qui m’a aussi boosté c’est que les gens, à chaque fois qu’ils allaient quelque part, me demandaient ‘ Alors vous êtes allés là ? Qu’est-ce qu’il faut faire ? ’ etc. Je me suis dit je vais faire le site, je vais essayer d’être utile, et en même temps je garde des traces de tous mes voyages ». Elle monte une petite stratégie, passe des heures à essayer de faire connaitre le blog, ce qui lui permet progressivement d’obtenir des contrats. À force de travail, elle réussit à s’imposer comme créatrice de contenu/blogueuse voyage.

L’épidémie de Covid qui débarque en France début 2020 met un coup d’arrêt à ses activités. Comme le monde entier, Alisson se retrouve confinée. Elle prend son mal en patience, et utilise ce temps à la maison pour faire ce qu’elle n’avait jusque là pas le temps de faire : apprendre à mieux maitriser certains aspects techniques de son appareil photo, suivre des formations, se perfectionner sur les retouches… C’est en aidant une connaissance dont le magasin a dû fermer suite aux mesures prises par le gouvernement que nait petit à petit l’idée de créer un studio photo : « je lui ai proposé de prendre des photos de ses tenues sur elle pour l’aider à les vendre en Click and Collect. Finalement elle s’est rendu compte que mes photos boostaient vraiment sa boutique ». Lorsque le magasin rouvre ses portes, des clientes lui demandent si sa photographe fait des portraits professionnels. Ne pouvant plus voyager, Alisson se dit alors que c’est une bonne idée. Étant très créative, elle se retrouve dans ce nouveau projet : portraits, photos de mariage, de grossesse… Alisson ne dit jamais non à un challenge : à chaque nouvelle demande, elle prend le temps d’apprendre, de se former, puis elle s’exécute en donnant le meilleur d’elle-même. Elle investit dans du matériel, s’entraine sur des modèles à qui elle offre les tirages avant de lancer son studio : « Les Oiseaux Voyageurs c’est venu naturellement. Le studio je l’ai provoqué. Ce que j’aime c’est sublimer, particulièrement les femmes ». Elle n’a eu depuis que de bons retours de ses clientes. Bien que souhaitant mettre la même énergie et la même intensité dans tous ses projets, Alisson Ressy avoue que le blog Les Oiseaux Voyageurs garde la première place. « Je voulais gérer les deux avec la même intensité et je me rendais malade. Je me levais à 5h du matin, j’arrêtais il était 20h. Il n’y avait pas d’équilibre, parce que j’essayais de faire en sorte que les deux [projets] marchent pareil. Je me suis rendue compte que ce n’était pas possible », dit-elle. C’est la raison pour laquelle elle a choisi de mettre en avant une activité plutôt que l’autre selon les périodes.

Modeste, Alisson Ressy met en partie ses réussites sur le compte de sa bonne étoile. Elle se sait chanceuse de pouvoir être témoin de tant de merveilles de ce monde, comme lors de son voyage en Islande, pays qu’elle affectionne particulièrement. Elle met d’ailleurs un point d’honneur à partager ses expériences de la manière la plus complète et sincère possible afin d’en faire profiter les autres d’une manière ou d’une autre : « J’aime créer. J’aime créer du contenu. J’aime écrire, j’aime les images, j’aime retranscrire et partager ce que je vois, et j’aime inspirer ». Et d’après ses dires, cet amour semble parti pour durer.