Apparu sur nos petits écrans dans les années 90 sous les traits du fameux Dylan McKay dans la série Beverly Hills 90210, il n’a après ça plus quitté les projecteurs. Il s’était fait une place immuable dans le cœur des téléspectateurs, et même des plus jeunes qui l’ont découvert dans la série Riverdale. Il y incarnait Fred Andrews au moment de sa tragique disparition. L’acteur, béguin de millions d’ados, était également un homme au grand cœur se souciant des autres et de la planète, jusqu’à son dernier souffle…
C’est à Mansfield en Ohio que Coy Luther Perry III, de son vrai nom, voit le jour le 11 octobre 1966. Il est le fils de Ann et Coy Luther Perry junior. Le couple a déjà un enfant, un petit garçon nommé Thomas, né un an auparavant. La fratrie est complétée en 1970 par une fille qu’il prénomme Amy. Le père est métallurgiste, tandis que la mère est femme au foyer. Mais les choses ne sont pas aux beaux fixes au sein de l’union. L’alcool joue les troubles faits, devant le petit garçon témoin impuissant. Ses parents décident de divorcer en 1972, alors qu’il n’a que 6 ans. Ann prend ses enfants et s’en va vivre dans la commune rurale de Fredericktown, où elle refait sa vie avec Steve Bennett, un ouvrier du bâtiment. Avec lui, elle a une petite fille (Emily) en 1976. Elle l’épouse en 1978. Coy n’a alors plus de relation avec son père biologique, qui décède d’une crise cardiaque en 1980, à l’âge de 35 ans. Il assiste à ses funérailles bien qu’il ne se soit pas réconcilié avec lui, il dira plus tard : « Je ne peux aimer quiconque fait souffrir ma mère ». C’est son beau-père qui prend le relai, et l’éduque en lui enseignant tout ce qu’il a à savoir, « afin d’être un homme ». Il emmène souvent son frère et lui sur les chantiers. Il devient son modèle. À l’adolescence, il fréquente la Fredericktown High School, seule école secondaire de la ville : c’est lui qui se cache sous le costume de Freddie Bird, la mascotte. Mais en ce qui concerne les cours, Coy se montre peu enthousiaste, certaines matières étant axés sur l’agriculture. Il obtient malgré tout son diplôme. Ce grand rêveur n’a qu’une idée en tête : devenir acteur. Pour ce faire, il s’en va vivre à Hollywood, à l’âge de 18 ans.
Il débarque à Los Angeles en 1984. Il décide de transformer Luther en Luke et l’utilise comme prénom. Pour survivre financièrement et se payer des cours de théâtre, il enchaine les petits boulots tels que vendeur de chaussures ou installateur de poignées de porte. Sa première expérience derrière une caméra, il l’obtient en 1985 en tant que figurant dans le clip des Twisted Sister « Be Chrool To Your Scuel ». Après 256 auditions, il obtient enfin son tout premier rôle à la télévision : celui de Ned Bates dans le soap-opéra Amoureusement vôtre. Il s’installe à New York pour le tournage, et apparait dans 7 épisodes de 1987 à 1988. Puis de 1988 à 1989, c’est dans 11 épisodes d’un autre soap opéra qu’on l’aperçoit. Il incarne Kenny dans Another World (série dans laquelle Brad Pitt a fait ses débuts télévisés un an plus tôt). Il travaille sur un chantier (pose d’asphalte sur des places de stationnements) au moment où il est invité à auditionner pour une toute nouvelle série d’Aaron Spelling : Beverly Hills 90210. Il se présente pour le rôle de Steve Sanders, qui est finalement attribué à Ian Ziering. Mais Spelling l’apprécie : il lui propose un rôle secondaire, celui du bad boy Dylan McKay. Il revient donc à Los Angeles en 1990 pour incarner le tombeur de ces dames. Il apparait pour la première fois dans ce rôle dans le deuxième épisode de la première saison, dont la toute première diffusion a lieu le 11 octobre 1990, le jour de son 24e anniversaire. Il n’est au départ qu’un invité pour deux épisodes, mais les téléspectateurs l’aiment tellement qu’Aaron Spelling décide de faire de Dylan un rôle principal (bien que la Fox, qui diffuse la série, ne veuille pas de ce personnage). C’est le début de la gloire pour Luke Perry.
La série provoque un véritable raz-de-marée. Il devient dès lors l’idole des ados et déchaine les foules lors de ses apparitions publiques. Il est le beau-gosse à la cool attitude. Ses costars et lui sont présents dans tous les magazines. Les médias le comparent à James Dean, ce qu’il déteste. Pour casser un peu cette image, Luke accepte l’un des premiers rôles de Terminal Bliss (qu’il tourne après la première saison de Beverly Hills, lors de la pause de la série). C’est avec ce film qu’il fait ses débuts au cinéma. En 1992, c’est dans le rôle de Pike (Marcel dans la version française) qu’on le retrouve, dans le film Buffy, tueuse de vampires (qui inspirera la série télé) : il devient le prétendant de Buffy (rebaptisée Bichette en VF…). L’année suivante il fait une apparition dans un épisode des Simpsons : il prête sa voix à une version parodique de lui-même, qui n’est autre que le demi-frère de Krusty. En 1995, il quitte la série qui la fait connaitre au grand public. On le retrouve dans différents films et téléfilms : Normal Life (1996), Lifebreath (Amour meurtrier), Riot (Émeutes à Los Angeles), Le cinquième élément, Invasion (1997), Indescreet (Le prix de l’indiscrétion)… Mais l’image de Dylan McKay lui colle à la peau. En 1998, il décide de réintégrer Beverly Hills pour les deux dernières saisons. Il dit définitivement au revoir au personnage lors de la scène sur la piste de danse du dernier épisode (il n’a pas souhaité reprendre le rôle dans la série dérivée). Mais les liens amicaux créés avec les autres acteurs eux perdurent…
Durant les années 2000, Luke Perry ne cesse de travailler. Il apparait au théâtre ainsi que sur le petit et le grand écran bien que ce ne soit pas dans des rôles aussi iconiques que celui de Dylan. Son rôle le plus important est surement celui de père. Après dix ans de mariage, il divorce de Rachel Sharp (une ancienne actrice) en 2003. Il devient père célibataire de deux enfants, Jack, né en 1997 et Sophie née en 2000. Être présent dans leur vie lui tient à cœur. En les déposant à l’école chaque matin, il leur répète « apprenez autant que vous le pouvez et soyez aussi gentils que possible avec tout le monde ». Le respect de l’environnement est une cause importante pour Luke, qui souhaite laisser un monde meilleur à ses enfants. Il s’engage également dans la lutte contre le cancer, après avoir été soigné d’une tumeur précancéreuse en 2015. En 2016 il apporte son soutien à son amie Shannen Doherty, atteinte d’un cancer du sein. C’est en 2017 qu’il retrouve le petit écran avec un rôle récurent dans une nouvelle série : Riverdale. Il y campe Fred Andrews, le père d’Archie. Entre les prises, il prend les jeunes acteurs sous son aile : il est une sorte de mentor, de figure paternelle. Il faut dire que l’acteur a toujours été apprécié de ses collègues, toutes générations confondues. Une apparition dans le prochain film de Tarentino, un reboot de Beverly Hills, le tournage de Riverdale, Luke Perry est bien occupé en ce début d’année 2019. Mais le 27 février il est conduit en urgence à l’hôpital après un accident vasculaire cérébral (AVC) à son domicile. Ses proches se ruent à son chevet. Il décède finalement le 04 mars, à l’âge de 52 ans, après avoir fait don de ses organes, foie, reins, poumons : seul un organe n’a pu trouver de compatibilité, son cœur… Il est enterré lors d’une cérémonie privée dans la ferme familiale : il avait fait le choix d’être mis en terre dans un costume biodégradable de champignons qui permettent de nettoyer le corps des toxines et libérer des nutriments pour la végétation alentour. Jusqu’au bout il aura voulu aider les autres et protéger la terre…
Sa mort a été un véritable choc et a suscité une vive émotion. Avec Luke Perry, c’est toute une partie de l’enfance, de l’adolescence de ceux ayant grandi dans les années 90 qui s’en est allée. Il a été le premier « crush » de nombre de gens, dont beaucoup de célébrités (Meghan Markle, Olivia Munn, Rachael Leigh Cook, Sarah Michelle Gellar…). Beaucoup d’enfants portent le nom « Dylan » à cause de son personnage. Chacun y est allé de sa petite anecdote afin d’illustrer à quel point Luke Perry était un bon acteur, un ami fidèle, un homme au grand cœur. Quelqu’un que l’on n’oubliera pas.
